Vous avez été bénévole durant 7 années pour FACE Loire Atlantique : qu'est-ce que cela vous a apporté ?
La vie fait souvent que, plongés dans notre quotidien, nous oublions celui des autres. Pendant ces 7 années au service des bénéficiaires des actions coordonnées par l’équipe de FACE Loire Atlantique, j’ai pu mesurer les différences entre les vécus de chacun, prendre conscience du décalage entre nos conditions de vie, constater les écarts entre les aspirations des uns et des autres, certains étant dans la quasi-survie….
Qu’avez-vous apporté aux bénéficiaires au cours des ateliers sur le sommeil que vous avez animés ?
Outre la connaissance je dirais ‘technique’ sur le sommeil/vigilance mais aussi sur la gestion des situations stressantes, j’espère leur avoir apporté un peu d’espoir en partageant nos parcours de vie, en témoignant que tout n’est pas figé, inéluctable, qu’avec un peu de chance tout est possible et d’ailleurs l’accompagnement par FACE peut en être une et qu’ils ont bien fait de la saisir.
Quel est votre meilleur souvenir ?
Alors il serait facile pour moi de dire qu’ils sont très nombreux et qu’il m’est impossible de n’en prendre qu’un et pourtant je ne vais en citer qu’un. A mes yeux il est tellement significatif qu’il peut s’appliquer à d’autres bénéficiaires. Daniel, homme proche de la soixantaine, très sympathique mais assez recroquevillé sur lui-même, manquait de confiance en lui, doutait de ses capacités, craignait les entretiens de recrutement…
Au cours de mes interventions il a été très à l’écoute, s’est pris au jeu, a engagé un beau dialogue avec moi…
Et puis un jour je recroise Daniel, tout souriant, venant à ma rencontre avec beaucoup d’allant et de me dire « tu sais Patrick, ta crise de calme je l’ai faite juste avant un entretien, du coup j’étais cool, tranquille, rassuré et j’ai été embauché ».
Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
La première, et sans doute la seule, a été de convaincre le staff de FACE qu’un gars comme moi, c’est à dire un travailleur isolé (j’entends par là qui ne fait pas partie d’une PME et encore moins d’un Groupe), peut avoir sa place et faire des apports à FACE. Jean-Michel Maillet (qui a présidé FACE Loire Atlantique pendant les années où j’ai servi cette cause) me disait récemment que j’avais permis d’ouvrir le champ des possibles. C’est un message que j’ai reçu avec grand plaisir. De même mon égo est toujours ‘servi’ lorsque je vois le Colibri orner maintenant le logo de FACE Loire Atlantique car il résume la contribution possible de chacun.
Quels conseils donneriez-vous à un futur intervenant bénévole ?
Je me garderai bien donner des conseils car n’ai pas la légitimité pour le faire. En revanche, si je devais exprimer une mise en garde, je dirais que si l’on souhaite aider les personnes accompagnées par FACE Loire Atlantique, il faut le faire sans arrières pensées, c’est-à-dire qu’il faut venir donner et non pas chercher quelque chose. L’engagement doit être dénué de tout intérêt personnel, ne pas envisager les contributions à FACE comme moyen d’être mis en relation avec des entreprises clients potentiels... On ne vient pas à FACE pour enrichir son carnet d’adresse mais pour contribuer au développement, à l’épanouissement de concitoyens qui n’ont pas les mêmes conditions de vie que nous.
Merci à toi Patrick et bon vent ! (on parle au marin)